Pour Marielle Macé, vivre dans ce monde abîmé, c’est habiter des paysages foncièrement incertains. Pas forcément hostiles, pas toujours pollués, rarement sans beauté même ; mais incertains : ambigus, peu lisibles, troubles, louches.
Des milieux à l’instabilité accrue, à la précarité accrue. De grands lacis de lignes de vie et de lignes de mort, tissés de déchets, de fantômes, d’oublis, de contaminations, de dangers, mais aussi de revies, de potentialités, de surprises. Des paysages qui ne savent pas très bien où ils vont, ce qu’ils sont, dont nous ne savons pas toujours comment les qualifier, ni même comment les percevoir, les sentir, et y tenir.
C’est cette incertitude qui sera pensée et explorée par Marielle Macé : les nouvelles formes d’attention et d’écriture qu’elle réclame, les prises que l’art peut nous offrir sur elle, la sensibilité et le courage qu’elle requiert.