« Le sens très vif de notre séparation d’avec les bêtes remonte extrêmement loin et s’accompagne toujours d’un sentiment de mutilation. Les autres créatures vivantes sont comme d’autres Royaumes avec lequel l’Homme a rompu toute relation et qu’il ne voit plus qu’à distance. Certains gardent le privilège de fréquenter ces Royaumes.. » (Tolkien, Du Conte de fées).
Pour grandir et satisfaire aux règles de la vie sociale et aux lois de la raison, nous avons toutes et tous abandonné un jour ou l’autre un premier Soi animal qui était notre part vivante, tel à la fin du Livre de la Jungle, Mowgli laissant dans la forêt ses éducateurs animaux et partant vivre parmi les hommes. Pour grandir et satisfaire aux règles de la vie sociale et aux lois de la raison, nous avons toutes et tous abandonné un jour ou l’autre un premier Soi animal qui était notre part vivante. Nous l’avons emprisonné dans les souterrains de notre psyché, bâillonné dans notre inconscient. Ce mécanisme de défense a deux graves conséquences : il confisque une grande quantité de notre énergie vitale et il menace notre existence des violentes décompensations de l’animal intérieur qui veut briser son cachot. Entre écoute et écriture, l’atelier-conversation invite à refaire connaissance avec ce sombre Soi féral (feral Self) dont le reniement compromet nos liens avec le vivant.