“Le paysage n’est pas un décor. Il est de la famille. Voyez comme vous vous ressemblez” écrit le poète Jarod K. Anderson.
Nous héritons culturellement d’un style d’attention très particulier au vivant. Si nous prenons comme terrain d’enquête la peinture de paysage occidentale par exemple, le vivant, s’il est bien omniprésent, l’est majoritairement sous trois visages : comme décor, comme symbole ou comme miroir de nos émotions humaines. Il est soit secondaire, soit présent pour autre chose que lui-même. Dans tous les cas, il apparaît comme dépourvu de toutes significations qui lui seraient propres. Cette manière de voir le monde vivant s’avère être une manière de ne pas le voir : car ce qui est manqué, c’est l’altérité des formes de vie autres que la nôtre.
Comment apprendre à voir le vivant autrement ? Comment faire de la place à ses significations autochtones, à ses comportements, à son histoire – qui nous comprennent en tant que nous en sommes aussi, du vivant ?