Comment prend-on soin d’un monde que l’on perçoit de plus en plus vulnérable et en danger ? Des modèles éthiques et politiques, des collectifs issus du « care », s’inventent ici et là pour déployer non plus une usure du monde mais un usage des mondes.
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Comment prend-on soin d’un monde que l’on perçoit de plus en plus vulnérabilisé et en danger ? L’expression même de “prendre soin” est-elle à la hauteur de ce qui nous arrive ? La vulnérabilité tient dans des violences : faites aux vivants humains et non-humains, aux sols, à la terre. Le “prendre soin” tient dans une attention devenue action par laquelle on se donne les moyens de réparer le monde, de le considérer en contrecarrant à la fois les logiques extrêmes d’extraction des ressources de la terre et de financiarisation des relations humaines.
Des politiques de soin ou plutôt de “care” sont à développer dans des collectifs mais aussi à institutionnaliser pour déployer non plus une usure du monde mais un usage des mondes. La propriété (de soi, des autres et de la terre), pensée comme le marqueur de la modernité à travers l’individu souverain s’épuise et ne répond pas aux situations de vulnérabilité et d’interdépendance.
D’autres modèles éthiques et politiques, issus du “care”/du soin s’inventent ici et là. Nous appuierons notre réflexion sur les mouvements écoféministes particulièrement vivaces dans le Sud (en Inde, en Amérique du Sud en Afrique) pour mettre en avant deux concepts : ceux de sororité et de partage.