La mer est un bien commun vital et fragile qui subit de plein fouet changement global. Des poissons de plus en plus petits, des écosystèmes perturbés, des puits de carbone décimés… Aujourd’hui, la course de vitesse contre la dégradation des océans est prioritaire, estime Philippe Cury. Nous avons besoin du vivant et d’écosystèmes en bonne santé pour contrer les grands défis à venir que ce soit du point de vue de la biodiversité marine, de la pêche et de la sécurité alimentaire. Quels choix d’adaptation et d’atténuation s’offrent à nous ? Quels seuils d’exploitation durable fixer pour les ressources tirées de la mer ? Quels choix de préservation et de restauration pourraient favoriser l’équilibre de l’écosystème terre-mer et celui de ses fonctions vitales ?
Alors qu’aujourd’hui, à peine 3 % des océans sont correctement protégés, Philippe Cury préconise le développement de réserves de protection totales à proximité des continents, et non majoritairement en haute mer. Ces aires marines reconstituent la biodiversité marine et génèrent un supplément de production halieutique. Elles atténuent également le changement climatique, protègent le domaine côtier et renforcent la séquestration du carbone par les organismes marins.